Parler de ce qui ne vous regarde pas

Publié le par safiya



Pour comprendre à quel point, parler de ce qui ne nous regarde pas est un acte dont il faut s'écarter, il n'y a pas meilleur chemin que de méditer sur le sujet et de se poser des questions telles que:

1.Qu'est ce qui nous regarde et en quoi est-il personnel ? 
2.Qu'est ce qui ne nous regarde pas ?
3.Quelles sont les conséquences, lorsque nous franchissons les limites ?
4.Que pouvons-nous partager avec les autres, en matière de conversation sans entrer dans les affaires de l'autre?.


1.Une partie de notre vie a besoin d'être protégé, c'est une sphère privée car elle protège des relations particulières.
Tout ce qui de nous, est personnel doit rester personnel. Cela concerne notre vie de famille, notre vie de couple, notre vie en communauté, certains ou certaines ont aussi une vie au travail.
Pourquoi est-elle privée ? Parce shaytan a juré de bouleverser cet équilibre ,en suggérant le mal, par la curiosité, par la jalousie, la médisance, la calomnie... et que lorsque nous ouvrons à autrui la porte de notre
jardin privé, nous le faisons en prenant un risque.
Non pas que cette porte du privé doit être scellée, car il est des circonstances où le musulman peut chercher le conseil auprès de personnes de confiance, concernant un problème qui le touche personnellement. Mais lorsque nous ouvrons la bouche, nous devons, incha ALLAH, le faire avec une attention toute particulière.

ALLAH ( 3azza wa jal ) est l'Unique a détenir le pouvoir de lire dans le coeur des gens, et de connaître réellement leur intentions. Cela signifie que nous sommes très loin de savoir ce qui motive une personne à parler avec nous ou à nous écouter. Si celle-ci n'est pas une personne nourrie de bonne intentions, dont les principes sont intégres, alors elle eut agir ainsi par intérêt, par curiosité ou par hypocrisie, ou voire pire. 
 
ALLAH (swt) nous mais aussi en garde contre ceux, qui cachent, au fond d'eux , une aversion pour notre religion : 
" Ô les croyants, ne prenez pas de confidents en dehors de vous-mêmes: ils ne failliront pas à vous bouleverser. Ils souhaiteront que vous soyez en difficulté. La haine certes s'est manifesté dans leur bouches, mais ce que leurs poitrines cachent est encore plus énorme. Voilà que Nous vous exposons les signes. Si vous pouviez raisonner ! " ( Sourate al Imran, verset 118.) 

Nous ne sommes pas à l'abri non plus de la maladresse d'autrui qui pourrait par inadvertance, dévoiler un secret, où nous mettre dans une situation inconfortable face au dévoilement de choses personnelles.
Toute information qui circule de plus, n'est pas à l'abri des déformations, ce qui par conséquent, peut amener
à ternir une réputation, où à donner naissance à des préjugés ou des jugements infondés à notre propos, non basés sur la réalité.

D'où l'importance de la discrétion et la réserve, qui sont une partie de la foi. Ce sont des vertus qui nous préservent de la précipitation dans la parole. La retenue et la pudeur préservent notre langue des accidents.


 2. D'après abu Houreira ( que DIEU soit satisfait de lui ) le Prophète ( saws) a dit:
" Il est du bon Islam qu'un homme ne se mêle pas de ce qui ne le concerne pas. "

Et il est un principe en islam qui fait également la moralité du croyant: "Le vrai musulman est celui dont les fidèles n'ont à redouter ni sa main, ni sa langue." (Boukhari et Moslim)  


Abu Hamid al Ghazali, dans son oeuvre, les dégâts des mots, nous enseigne à ce propos que:

Sachant que le capital du croyant est son temps, les instants de sa vie sont précieux et passent sans retour;
le Prophète - sur lui la grâce et la paix - a dit :
"Un des signes de perfection de la foi (islam) chez l'individu c'est l'abandon de ce qui ne le regarde pas ."
D'après Tirmidhi, Ibn Majja et l'imam Malik.

Et le récit suivant est très significatif à cet égard: on y rapporte d'après Anas:
" Un jeune homme était tombé martyr le jour de la bataille d'Uhud, et nous avons trouvé callée à son ventre une pierre ( pour alléger les effets de la faim ); sa mère essuya la poussière du visage de son fils et dit: le paradis sera doux pour toi mon fils !
Et le Prophète - sur lui la grâce et la paix - lui dit alors:
"Et qui t'assure qu'il ne parlait pas de ce qui ne le regardait pas?..".

Parler de ce qui ne nous regarde pas c'est dire ce qui peut être délaissé sans que ce soit un péché, ni un mal présent ou futur; et plus grave encore c'est de perdre on temps et de faire perdre à ton interlocuteur son temps, en posant des questions du genre: - est-ce que vous jeûnez? S'il vous répond par : Oui! Son jeûne perd
sa vertu ultime qui est d'être observé en secret, car l'adoration en secret est plus élevée, s'il répond par : Non!
Alors il aurait menti; s'il ne répond pas, il aurait méprisé son interlocuteur, et s'il ruse pour détourner la question, il gaspillera son énergie etc.
Ainsi par une parole ( question ) sur quelque chose qui ne te regarde pas, tu as exposé quelqu'un  l'ostentation en dévoilant son jeûne ou au mensonge, ou au mépris ou une rude épreuve etc..

Abu Hamid al Ghazali nous montre à quel point que le langage, la parole entrent dans un mécanisme dont on ne connaît pas toujours les engrenages.
Et par l'exemple du jeûneur, on prend vite conscience que la bonne moralité dans la parole doit être aussi le travail de la clairvoyance, de la science et d'une grande subtilité. Cela demande une concentration continue, une maîtrise qui n'est pas aisé pour chacun de nous.

3. Parler de ne ce qui ne nous regarde pas, peut donc conduire à certaines conséquences.
Ces conséquences sont multiples, allant du désagrément à la porte ouverte au péché.

Le dérangement n'est pas un péché grave en lui-même, bien qu'il pourrait être évité. Mais lorsqu'il s'agit de mettre en marche toutes une chaîne d'actes répréhensibles, voilà ce qui présente un danger.
Le danger d'être entraîné dans la curiosité, d'entendre des choses qui devraient rester secrètes, de lancer notre interlocuteur dans un flots incontrôlable d'acte de médisance ou de calomnie, d'interagir soi-même dans des affaires qui ne nous concerne pas, de participer à des discussions qui deviennent malsaines etc..

Cela peut aller très loin et échapper totalement à notre contrôle, et cela est bien plus facile de ne pas ouvrir de discussion de ce genre, que de tenter d'y mettre un terme lorsqu'elle est lancée.


4. Que nous reste t'il à dire?
Peut-être, après tout cela, auront-nous peur d'ouvrir la bouche de crainte de sortir le mot qui fait mal,ou le mot irattrapable!
Pour se rassurer, il faut tout de même se rapeller qu'il reste et qu'il restera toujours tant de bonne chose à dire.Tout ce qui représente le bien, tout ce qui plaît à ALLAH (swt), probablement et très certainement
une source inépuisable, qui ne s'épuisera que lorsque notre Seigneur lui aura décrété son terme.

La sagesse se résume si bien par la simplicité,en s'imposant ainsi au croyant:

" Qu'il ne dise que du bien ou qu'il se taise "


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